6h00, c’était mon objectif pour un premier marathon en marche nordique, à 7 km/h.
Temps officiel : 5h58:42, non pas pour 42,195 km mais près de 44, à 7,3 de moyenne.
Quoi de plus pour rendre un marcheur nordique addict heureux ? Rien, si ce n’est de le vivre idéalement et d’avoir l’occasion de faire, une nouvelle fois, de belles rencontres lors de ce week-end du Bagnoles Normandy Trail.
Préambule
Un marathon nordique et sa préparation, ça ne se raconte pas en trois lignes.
Là, j’ai pris mon temps pour un récit complet, un vrai roman... aller on va dire un petit essai. Alors je vous déconseille de lire ça sur votre smartphone, au risque d’user votre écran pour faire défiler le texte. Je vous recommande plutôt votre ordi ou votre tablette. Si comme beaucoup de lecteurs et lectrices assidus vous préférez les livres aux écrans (moi j’aime bien les deux), je vous offre une version imprimable. Mais sans les photos : c’est moins cher à imprimer et plus écolo.
Mes motivations pour écrire tout ça ?
Complètement égoïstes :
C’est le moyen de prolonger un peu le grand moment de bonheur que je viens de vivre. Certainement aussi de le revivre plus tard en le relisant.
C’est une solution pour me forcer à un peu de récupération, en restant tranquillement assis devant mon clavier d’ordi plutôt que de céder à la tentation de reprendre mes bâtons trop vite.
Purement altruistes :
Livrer quelques-uns de mes secrets pour une préparation réussie.
Donner quelques clés pour marcher longtemps en prenant du plaisir jusqu’au bout.
Partager, avec celles et ceux qui ont envie de m’accompagner, les moments forts de cette petite aventure : une façon de "marcher virtuellement" pour la vivre avec moi et profiter des sensations en restant tranquillement dans son canapé.
Peut-être aussi apporter quelques éléments de réflexion sur le sens de la compétition.
Le Bagnoles Normandy Trail
Il est plus facile de tracer la ligne bleue de la distance exacte d’un marathon sur route qu’en pleine nature. Mais je préfère de loin ce que les organisateurs nous ont proposé dans la charmante cité thermale de Bagnoles de l’Orne au cœur de la magnifique forêt des Andaines, en ce mois de septembre 2022.
"Maratrail" avec 700 m de D+ pour les coureurs et même parcours pour les marcheurs nordiques. C’est suffisamment rare pour être souligné et valorisé ! Pareil pour le semi sur un même parcours de 21 km. Les ultra traileurs ont eu droit, eux, à leurs 100 km. Trail découverte de 8 km, courses enfants et une rando nordique de 12 km, il en en avait vraiment pour tout le monde.
Quand, en plus, on a la chance de le faire à peu près au sec alors que la météo annonçait un déluge normand...
Quelle organisation!!!
Un grand bravo et un immense MERCI aux organisateurs et bénévoles.
Sans doute et sans souffrance
C’était LE grand objectif sportif de ma saison : tenter quelque chose de nouveau, un "marathon nordique", en donnant du mieux de moi-même sans aller au-delà de mes limites.
Sans doute, parce que j’avais déjà eu l’occasion de venir marcher 42 km à Bagnoles l’an dernier, seul "en off" suite à l’annulation de l’épreuve. Cela avait déjà été un immense moment de bonheur (voir mon marathon nordique-plaisir), en "mode cool".
Sans doute, parce que j’étais confiant dans ma préparation estivale.
Sans doute, parce que j'étais rassuré sur ma condition suite à la compétition sur 1O km remportée le week-end précédent. Non pas grâce à la première place (sans grande signification compte tenu de la faible participation) mais grâce à la facilité que j’ai eue à maintenir une cadence à près de 8 km/h sur des sentiers techniques que j’adore mais qui ne privilégient pas la performance chronométrique et malgré une petite mésaventure (voir Du sang et des lauriers).
Sans souffrance, parce que j'ai su évaluer mes limites, sans chercher à les dépasser, tout en tâchant de donner le maximum.
Sans souffrance parce que je n'ai pas cédé à l'esprit de compétition : focalisé sur l'atteinte de mon objectif personnel et non une place au classement.
Les secrets de ma préparation
Avec un objectif de temps ambitieux à mon niveau, j’entrais quand même dans l’inconnu avec le risque de terminer "à la ramasse". Eh bien non, même pas mal grâce à une préparation complète et rigoureuse :
Un été bien rempli en enchainant 3 stages, successivement
Dans les Alpes : « SwimWalk » avec Elisabeth Valette au lac d’Aiguebellette et le Tour du lac de Serre-Ponçon en 6 jours en itinérance avec David Deguelle (voir Stages paradisiaques autour des lacs alpins).
Dans l'Aubrac : Un stage OTOP avec Roland Air-z et Chantal Torresan (voir OTOP du plaisir nordique).
Il y a pire comme mentors en marche nordique et comme environnements pour marcher !!!
Un entrainement "sérieux", avec des sorties cool en endurance, du foncier en entrainement croisé avec de la natation et des séances diversifiées dont une sortie longue hebdomadaire. Entrainement sérieux mais toujours en y prenant plaisir.
Une révélation, le Nordic Yoga avec Chantal Torresan dans l'Aubrac. Idéal pour le travail musculaire, autant de renforcement que d'assouplissement, la gestion du souffle et le relâchement, surtout pour moi qui en ai vraiment besoin pour mieux marcher. Top aussi pour le mental : bien-être et mobilisation des énergies. J'en deviens aussi addict qu'à la marche nordique. Une séance du matin, voilà de quoi passer une superbe journée. Et avec la "posture du guerrier", je vais devenir un vrai warrior viking.
Des "outils maison" adaptés avec mes tempos audio pour travailler sur différents rythmes et une machine de guerre (Un outil pour marcher à allure spécifique) pour caler mon allure spécifique à 7 km/h sur les sorties longues, toujours dans le plaisir grâce au punch que m'offre la musique.
Un paquet de kilos en moins depuis le début de l’été. Ça aide aussi, en allégeant le handicap : Un gros sac à dos à ne plus porter, plutôt un sac ventral en ce qui me concerne.
Elisabeth m'avait diagnostiqué une hyperlordose lors du stage d'Aiguebelette. Moi j'ai constaté une hyperbidose sur les photos, prenant conscience qu'il était temps de réagir. (voir Mieux marcher, de la technique mais pas que)
Pas de régime, juste manger différemment en y prenant finalement beaucoup de plaisir aussi. Merci David pour le "déclic diététique" à l'occasion des ravitos autour du lac de Serre-Ponçon).
Du foncier, du dénivelé (+ et -), de la technique et du plaisir, beaucoup de plaisir : voilà de quoi arriver dans les meilleures conditions sous l’arche de départ de Bagnoles. Plaisir, plaisir, plaisir, c’est pour moi la recette idéale d’une préparation réussie et de son couronnement… dans le plaisir encore. Un grand bonheur donc de me retrouver au petit matin sous l’arche de départ, avec le petit picotement au ventre que j’adore au départ de chaque épreuve.
Le plus dur
Pour moi qui ne suis pas franchement très matinal : le départ à 7hOO du mat, à la frontale !!!
Avec la nécessité de récupérer le dossard avant, à partir de 6h00, et le temps qu’il me faut systématiquement pour me mettre en action le matin, ça fait un petit déj (de sportif) à 5h00 dans le petit studio que j'avais réservé. Merci David pour la recette du pain de fruits.
Ne laissant rien au hasard, je me suis levé tôt la veille aussi, pour pouvoir me coucher et m'endormir de bonne heure après le petit voyage vers Bagnoles. Le superbe lever de soleil que ça m'a permis d'admirer m'a rempli d'énergie. J'ai dû lutter pour me priver d'une séance de Nordic Yoga, pour la salutation au soleil : j'avais encore mes affaires à préparer avant de partir.
Je vais repérer l’arche en arrivant . Conformément à mon rituel, il me faut l'observer pour la visualiser pendant la compétition si ça devient dur. Je vais aussi toujours aussi repérer la configuration des derniers hectomètres du parcours.
Avant le départ au petit matin encore nocturne, j’hésite un peu en récupérant mon dossard : je l’épingle sur mon T-shirt ou sur mon sweat à manches longue que j'ai au-dessus ? Il fait quand même un peu frisquet. Heureusement la pluie qu’on nous a annoncée n’est pas au rendez-vous. Va pour le T-shirt, je rangerai mon sweat dans mon camelbag juste avant le départ, je n’aurais pas froid longtemps !
Un aveu
Je ne suis pas passé par le poste anti-dopage mais, je dois l’avouer, j’étais positif pendant une bonne partie du parcours. Non pas à une substance illicite mais boosté par une assistance électronico-musicale : une playlist pour conserver le bon tempo, la pêche et la banane. Les cyclistes ont bien des oreillettes, on ne sait pas ce qu’il y a dedans !?
J’ai donc repris ma playlist d’entraînement à allure spécifique : 8 x 20 mn avec des morceaux entrainants à 135 battements par minute (135 pas par mn pour moi pour du 7 km/h) entrecoupés de 10 mn cool en récupération. Sauf que là, pas question de lever le pied évidemment, il faudra maintenir le tempo sur 6 heures. Ma playlist est prévue pour un entrainement de 4h15. Pas grave, je l’ai doublée, ça devrait le faire.
C’est parti
J’ai lancé la musique avant le début du décompte, les fauves sont lâchés. Évidemment pas question de me la couler douce pendant les 10 premières minutes de musique cool, qui me servent habituellement de tempo d’échauffement : je démarre à mon allure spécifique en écoutant les consignes enregistrées dans ma playlist. Là, c'est complètement décalé par rapport au vécu du moment mais ce n'est pas grave.
Je n’aime pas trop les quelques hectomètres de bitume qui nous amènent au premier chemin, mais quel bonheur ensuite, dès les premiers pas sur le GR et la sensation de propulsion enfin trouvée en pouvant planter mes bâtons. Je suis surpris de me trouver à l’avant du peloton. Juste 4/5 concurrents prennent progressivement le large, que j’ai en visu avec leur frontale dans la nuit. Je me sens bien, enfin j’y suis, toujours aussi confiant, heureux.
Le premier morceau au tempo de 135 bpm commence, avec un coup de métronome que je mets à chaque début de séquence à "AS". Tiens je n’avais pas pensé à ça, c’est "black night", de Deep purple, ça ne pouvait pas mieux tomber. Ca me donne une pêche d’enfer.
Aller tiens, tu peux écouter ça
si tu veux marcher un bout de chemin
en cadence avec moi,
pardon lire quelques lignes :
Mon assistance annonce bientôt 2O mn de marche. C’est fou, je n’ai pas vu le temps passer, j’ai l’impression qu’on vient tout juste de partir. Je jette un coup un coup d’œil à ma montre : 7,7 de moyenne ! « Holla garçon, doucement, tu es parti un peu vite là ! ». Il ne faut pas te laisser emporter par l’euphorie, le but c’est de garder une allure régulière du début à la fin. Alors cool !!! » Je conserve la même amplitude mais je réduis d’un poil la cadence.
Ne pas s’enflammer
Un concurrent me rattrape et me dépasse, ça ne m’émeut pas, je reste dans ma bulle et conserve mon rythme. J’arrive dans une très longue ligne droite qui me permet de voir les premiers. Finalement ils ne sont pas si loin que ça. On enchaine ensuite des virages, des chemins variés, parfois bien détrempés, des faux plats montants et descendants dans la forêt des Andaines. Ce que je préfère de loin, ce sont les petits singles, comme par chez moi. Surl’un d’eux, j’entends des bâtons se rapprocher malgré ma musique (j’ai un casque à conduction osseuse qui ne bouche pas les oreilles : idéal pour marcher en rythme sans se couper de l’environnement). Je jette un coup d’œil derrière : deux ou trois autres concurrents m’ont rattrapé. Pas question d’accélérer, je demande au premier s’il veut passer. Non non ! Alors top, on peut faire un bout de chemin ensemble. On sort du single, on emprunte un bout de route, on s’engage sur un autre chemin plus large. Du coup on peut marcher côte à côte mais difficile quand même de faire la causette à ce rythme. Le premier me fait remarquer que ma frontale est encore allumée. Ah oui c’est vrai il fait jour maintenant. Je suis tellement dans ma bulle que je n’avais pas remarqué. Il a raison, je l’éteins, il faut faire des économies d’énergie. Je constate la différence de technique : lui en fréquence, ça tourne vite, moi plutôt en amplitude, plus cool.
On revient peu à peu sur le premier concurrent qui m’avait dépassé tout à l'heure, ça semble motiver mes compagnons de route : ça accélère progressivement ! Je suis ou je ne suis pas ? Nan nan nan, je conserve ma cadence, je suis encore à 7,6 km/h, c’est bien assez, même encore trop, on est encore loin de la mi-course.
Plus loin, un autre encore me rattrape. Il va me dépasser mais cale à mon niveau dans un faux plat montant, je l’entends souffler fort, moi ça va. Je conserve imperturbablement mon rythme. On bifurque ensemble du chemin pour emprunter une petite descente vers un ruisseau qu’on traverse sur un joli tout petit pont de bois (attention ça glisse !). Ca me rappelle la chanson d’Yves Duteil que mon fils écoutait en boucle, il y a bien longtemps… dans le ventre de sa maman. Juste après, voilà un premier gros "coup de cul", pas très long mais violent. On a eu quelques montées et descentes depuis le départ, mais lui c’est du sérieux. Je pense aussitôt aux recommandations lors de mes stages estivaux : « ce n’est pas la côte qui doit te dominer, c’est toi qui la domines ». Je réduis mon amplitude sans ralentir la cadence, je pousse fort sur les bâtons, plus verticalement pour alléger le poids du corps, et ça passe tout seul. Arrivé en haut, mon rythme cardiaque a un peu grimpé aussi, mais pas tant que ça, il n’a pas eu le temps. Je jette un coup d’œil derrière, mon poursuivant a explosé. Je relance aussitôt en remettant de la propulsion et de l’amplitude. Dans la longue ligne droite qui suit, l'écart se creuse. Il a dû se mettre trop dans le rouge pour me rattraper et a probablement pris un coup au moral dans la côte.
Plus loin, on arrive à un croisement ou une dame nous attend avec un lecteur de puces, pour prendre les temps intermédiaires je suppose. Arrêt au stand obligatoire : elle passe le lecteur plusieurs fois sur mon dossard, ça ne marche pas. Je piaffe. Elle réessaie, non toujours pas de bip. Bon je ne vais pas y passer ma jeunesse, pas grave j’y vais, d’autant qu’il y a un mec qui va arriver derrière.
J’arrive peu après au premier ravito dans une salle des fêtes, qu’on traverse de part en part. Je suis parti avec une poche à eau de 2 litres remplie, j’ai de la marge pas besoin de faire le plein. J’ai aussi avalé quelques pâtes de fruits, tout va bien. Je vois une bouteille de coca. Allez tiens je vais quand même m’arrêter pour en prendre un, il y a à boire et à manger là-dedans ! Mais avec mon camelbag, je n’ai pas pensé à prendre de récipient. Je repère des gobelets en carton sur une table derrière. Je demande à une bénévole. Elle va en chercher un mais doit le déballer, ça parait long dans ces conditions. Elle me sert gentiment, je prends le temps de boire ça doucement pour ne pas me coincer l’estomac. Je pose mon gobelet vide avant de repartir… et mon poursuivant arrive. Je redémarre et reprend tout de suite mon rythme de croisière. Peut-être un kilomètre plus loin, je me retourne au bout d’une longue ligne droite : personne derrière. Soit il s’offre un ravito très consistant, soit il a décidé de faire une petite sieste !?
Que du bonheur et de la technique. Si, ça fait bon ménage
Seul au monde, sur ces beaux chemins variés. Je vis pleinement l'instant présent. J'ai dépassé la mi-course et me sens toujours aussi bien. J'ai remis les compteurs à zéro dans ma tête. Il y a deux façons de voir les choses : soit "Encore autant à faire" soit "Il n'y a plus que l'autre moitié". Évidemment j'opte pour la deuxième, alors profites-en !
J'ai deux obsessions depuis le départ : maintenir une allure régulière et conserver un beau geste nordique en restant bien relâché. La musique m'aide bien pour les deux.
L'allure ça va, je regarde ma montre elle a un peu baissé, je suis à 7,5. Parfait pour ce premier semi, c'est même beaucoup ! Si je ne rencontre pas le fameux mur des 32 km que connaissent bien les marathoniens, je serai largement dans mon objectif de 7 km/h. Mon rythme cardiaque reste tranquillement dans ma zone d'endurance, je ne tape pas dans mes réserves. Je ne pense pas taper dans ce mur-là donc, mais je sais qu'il y en aura deux "vrais" à gravir avant d'arriver, je les ai découverts l'an dernier lors de ma marche solidaire.
Je me recentre sur ma technique de marche. J'ai encore dans la tête les injonctions de Roland, Chantal et Corinne pendant le stage OTOP dont je viens de rentrer. J'ai progressé mais il y a encore du boulot pour bien assimiler et "ancrer" tout ça. Aujourd'hui, j'ai 6h00 pour y bosser, autant en profiter. Relâché, épaules basses, ça c'est le moins naturel pour moi. Bras devant mais pas trop haut, au niveau du nombril, en avançant un peu l'épaule. Main fermée devant avec tous les doigts y compris le petit qui attrape la poignée en premier. Je laisse mon bras bien baissé au passage de la hanche et je lâche le bâton pour pousser loin derrière en mettant une belle impulsion sur mon gantelet avec le tranchant de la main. En bas, je pose bien le talon en premier (pas d'attaque, on n'est pas à la guerre) et je déroule en poussant bien sur le gros orteil à la fin. Ca me rappelle la sensation que j'avais éprouvée par hasard en marchant sans bâton en ville (voir le bitume et le gros orteil). Tout ça, grâce à une belle propulsion, ça se traduit par une plus grande amplitude des pas. J'entends encore Roland dans l'Aubrac quand il a enfin réussi, après beaucoup d'efforts, à me faire faire tout ça en même temps, au moins momentanément : "Ouiii, voilà ça y est, regarde les pas de géants que tu fais maintenant !!!" Là je ne fais pas de pas de géant du tout mais je suis content de ressentir un geste ample et fluide, dans la décontraction et la facilité. Je fais aujourd'hui un grand pas… vers le progrès.
Je pense aussi à Chantal et à ses recommandations sur la respiration. D'ailleurs je me mets régulièrement en mode marche afghane sur un rythme 3-1-3-1 pour me régénérer, pendant les musiques cool. C'est top (voir Marche afghane, le 3ème souffle). Mais les inspirations par le nez à cette cadence, non ça je n'y arrive pas !
Tout à coup, la musique qui m'accompagne s'arrête net. Plus de dopage électro-musical ! Je pense que la seringue, pardon, la batterie de mon téléphone ou de mon casque audio n'a pas une capacité suffisante. Ah c'est vrai ça m'était arrivé l'an dernier. Je constaterai à l'arrivée que c'est bien le smartphone qui est petit bras, je l'avais pourtant "chargé" à fond. Pas grave, j'ai le rythme dans la peau, maintenant dans les bras et les bâtons. Oui oui, ce sont bien les bras qui donnent le tempo.
Ça s'anime !
On revient à Bagnoles de l'Orne coté office de tourisme. Pas d'illusion on n'est pas encore arrivé, le speaker nous a prévenu : il y a encore une belle boucle à accomplir pour le 42 km. J'étais parti de là l'an dernier et l'avais faite en premier, je connais ! On rejoint la ville par un petit sentier assez étroit qui nous amène sur la place du marché, il parait animé ce samedi.
Un couple de septuagénaires (au moins) arrive en face, côte à côte, avec un petit chien. Ils ne transpirent pas vraiment la joie de vivre ! Je plains la pauvre petite bête qui a l'air sympa, elle. Lui me regarde arriver d'un œil méchant. Il s'arrête, se plante au milieu du chemin, genre j'y suis j'y reste. Rien à battre d'un mec qui arrive à fond la caisse devant avec un dossard sur le ventre et des bâtons. Ça va être dur de passer. J'hésite : je lui mets un coup d'épaule ou un coup de boule ? J'opte finalement pour une solution pacifique eu égard à son grand âge : je me faufile, dans un style "marcheur nordique égyptien".
Je suis arrivé au deuxième ravito, sur le marché. Je m'arrête pour faire le plein ou pas ? Je tâte ma poche à eau du revers de la main. Non ça va elle est encore bien gonflée. J'ai été sobre aujourd'hui, il est vrai que je ne souffre pas de la canicule. Je snobe le ravito et passe mon chemin. Juste après, une charmante jeune fille m'encourage. Top, ça me met un coup de boost : je bombe le torse, je pense aux recommandations que je donne sur la posture dans mes tutos audios : "On est grand, on est beau, on est fort !!!"
Je croise ou je dépasse quelques randonneurs, pas trop on ne se bouscule pas sur les chemins. Je vois au loin un couple : lui avec des bâtons, qui marche nordique, elle sans, qui marche quand même à une belle allure. Je reviens progressivement sur eux. Surprise : c'est un des compétiteurs qui m'a dépassé ce matin. Son accompagnatrice a dû venir le rejoindre quelque part, probablement au ravito. Il est surpris de me revoir quand j'arrive à son niveau. Je suppose qu'il pense que j'ai mis une mine pour le rattraper "ça sent l'écurie !?" me dit-il. Non non, je maintiens juste mon rythme. Je continue : "bon courage". J'ai l'impression qu'il a envie de m'emboiter le pas, je le sens accélérer un petit moment, mais il y renonce rapidement.
On passe dans un petit hameau. Encore du bitume. Décidément non je n'aime vraiment pas ça ! En plus, ça grimpe fort et je ne peux pas m'aider de mes bâtons, je n'arrive pas à marcher nordique sur la route. Mes quadriceps qui commençaient à se faire sensibles se contractent sérieusement sans l'aide des bâtons. D'ailleurs je les porte à la main, là ils ne me servent à rien. Je sens aussi beaucoup mes fessiers qui ont bien bossé jusque-là. Faire des belles fesses, c'est aussi une vertu connexe de la marche nordique pour les marcheuses. Nous les mecs, on s'en fiche… pour les nôtres. Enfin moi en tout cas, je leur demande juste d'être efficaces. Je traverse une route perpendiculaire et prends un chemin en face, qui continue à grimper. Je peux à nouveau pousser sur mes bâtons, ça change tout. Je reprends mon rythme, plus rapide, plus facilement. C'est là qu'on ressent tout l'intérêt de la propulsion, à 4 pattes.
J'arrive à un croisement : flèche à gauche 42 km, flèche à droite 21 km. Si je prends à droite je vais rentrer plus vite ! Non je rigole, j'ai payé pour 42, je veux mes 42. Plus loin, pareil ! Il doit y avoir des zigzags sur les parcours. Puis plein de panneaux dans tous les sens : 12, 8 … on est vraiment à la croisée des chemins. Il faut rester attentif pour prendre la bonne route.
Un premier trailer me dépasse à fond la caisse. Probablement un de ceux du 42 km parti 1h45 après nous. Puis un autre, puis d'autres encore. Ça me fait envie et regretter de ne plus pouvoir courir, blessures à répétition obligent. Fort heureusement, aucun souci avec la marche nordique, terminées les blessures. Sur les singles, je me pousse sur le côté pour ne pas les gêner, évidemment.
En me laissant vagabonder mes pensées je m'aperçois, à chaque fois que je me concentre à nouveau sur ma progression, que ma cadence chute sérieusement si je n'y prête pas attention. Je dois me remobiliser pour remettre du rythme avec les bras. C'est là que je me rends compte que la musique était une vraie aide : ma cadence suivait régulièrement le tempo des musiques, sans y penser, y compris dans les phases de récupération (réservée aux entrainements) où je pouvais conserver le même tempo sans problème. Je vérifie ma moyenne : 7,4 pas de souci c'est encore tout bon.
On arrive dans le secteur de la "roche au chien". Là, ça sent vraiment l'écurie, d'ailleurs on entend le speaker de l'autre côté de la vallée. Mais je sais que c'est loin d'être terminé : le morceau de bravoure m'attend. Il faut descendre au fond de la vallée de la Vée pour arriver aux thermes de Bagnoles, puis remonter du même côté, puis redescendre, puis passer de l'autre côté et gravir la dernière grosse montée qui nous amène vers le château et l'arrivée.
Stratégie, tactique et concentration
Vous connaissez la différence entre la stratégie et la tactique !? Ma définition : La stratégie c'est le plan qu'on élabore pour gagner une bataille ou mener un projet à bien. La mienne est claire aujourd'hui marcher le plus régulièrement possible et conserver un "geste propre" du début à la fin. La tactique, c'est savoir s'adapter aux aléas du moment pour en tirer profit. J'ai eu l'occasion d'élaborer un "tactique de fourbe" pour gagner une place au classement, mais manqué la possibilité de l'appliquer :
J'arrive au pied de l'avant dernière côte, au niveau de la station thermale. Je l'attaque avec détermination mais elle est vraiment costaude. Ça grimpe fort et longtemps, sur un chemin en lacets. Sur ce qui devient le mur redouté, je suis obligé de passer en double propulsion avec mes bâtons. Là je ne la domine pas trop, la côte, mais je m'accroche. Arrivé en haut je relance tout de suite : "Aller on ne lâche rien, t'inquiète il va redescendre ton cardio !" Et tout coup à l'occasion de la ligne droite qui suit sur le chemin en haut, qui vois-je, pas loin devant ? Le concurrent avec qui j'ai fait un bout de chemin ce matin et qui m'a fait économiser un peu d'énergie (de la batterie de ma frontale). I A-t-il levé le pied depuis un moment, comme le précédent que j'ai dépassé ? A-t-il explosé dans la côte ? Je ne sais pas, toujours est-il que ça me donne l'occasion de regagner encore une place. Ça n'a rien de fondamental, ça ne changera rien à ma vie, mais l'esprit compétiteur reprend le dessus, alors que je sais que mon objectif sera atteint de toute façon. Comptant sur le fait qu'il est probablement cuit, je décide de rester discrètement à distance et de le "déposer" dans la dernière montée vers l'arrivée. Je suis plongé dans mon plan et repense à celui du même genre, que j'avais adopté par chez moi sur le 22 km MN du trail de Lyons la forêt, aux dépends d'un marcheur que j'avais sournoisement coiffé ainsi à l'arrivée. Ça ne nous a pas empêcher de sympathiser par la suite.
Je reviens au moment présent et là, pftt, plus personne devant ! Mais il est où ? Impossible qu'il se soit mis à sprinter pour me larguer, de toute façon il ne m'a certainement pas ni vu ni entendu. Je continue, j'arrive à un croisement et là, c'est dingue… : "Mais je suis déjà passé par là !?". Et qui vois-je maintenant ? Le marcheur et son accompagnatrice que j'ai dépassé plus tôt. Je viens de comprendre, je me suis payé une boucle supplémentaire. Eh m…. Je les redépasse dans la nouvelle descente vers les thermes mais c'est fichu pour un autre place à gagner.
Moralité : échafauder des tactiques c'est bien mais ça ne doit pas empêcher de rester "en pleine conscience", dans "l'ici et maintenant" comme dirait le Dalaï-Lama. Tiens, il faudra que j'écrive un truc là-dessus. Bah, tant pis. Je transverse la route qui passe devant les thermes, sous l'œil vigilent des signaleurs et je m'engage sur une allée très étroite qui la longe en hauteur. Elle nous mène vers l'attaque de la dernière côte. Là ce sont des paquets de trailers qui déboulent par derrière. Je m'arrête plusieurs fois pour les laisser passer. Bon c'est gentil mais j'ai quand même une moyenne à tenir moi. Une épingle, et c'est parti pour la grimpette, rude et technique avec de gros blocs de rocher. Le concurrent et son accompagnatrice sont revenus juste derrière moi. Je monte à mon rythme, sans forcer, trop heureux de penser que je suis presque au bout, largement dans mon objectif (je maintenant suis à 7,3). Ils s'accrochent à mes basques, soufflent fort mais restent au contact.
En haut, je suis bien, je relance une dernière fois et reprends une petite avance qui me permettra de rester devant jusqu'à l'arrivée. Je la visualise déjà ainsi que la petite montée qui y mène, dans le parc du château (ce que j'avais repéré hier). Tout à coup j'entends crier derrière moi : ce sont eux, ils me rappellent car j'ai continué tout droit, suivi par un trailer, là où il fallait prendre un dernier chemin sur la gauche. Et "re m….". Je fais demi-tour, je recolle à nouveau. Je m'apprête à mettre un dernier coup de collier dans l'ultime bosse pour passer la ligne devant, mais je me dis que là ce ne serait pas sport : où serais-je maintenant s'ils ne m'avaient pas rappelé ? Alors je reste sagement derrière et salue mon adversaire du jour par un check confraternel après la ligne. Bravo !!!
Un comité d'accueil
Je suis content d'avoir terminé, je suis content de l'avoir fait, mais je suis surtout content de l'avoir vécu dans de telles conditions. Je me sens encore parfaitement bien. Pas de sentiment d'épuisement, pas de douleurs excessives. Heu-reux ! Cerise sur le gâteau, j'ai la surprise d'être accueilli et félicité par des potes, ça ce n'était pas prévu mais quel bonheur.
A côté de l'arrivé, je vois Dom, rencontré d'abord sur les réseaux puis sur le terrain. "Dom Nbct", bien connu pour ses coups de gueule, est un "apôtre" du beau geste nordique, "pourfendeur de la came et de la moulinette". Lui vient de monter sur le podium du 21 km marche nordique.
Super surprise, "Pat Bzh" est là aussi, en civil. Patricia, la dynamique cheville ouvrière normando-bretronne de la FSGT61, a aussi pris des responsabilités nationales. Ca booste fort du côté de cette fédération pour la promotion de la marche nordique, sous l'impulsion du comité de l'Orne et Bernard Mingot, qui est là aussi. Elle m'avait dit qu'elle ne serait pas dispo pour ce week-end mais elle a nous a fait la joie de se libérer un moment pour un petit coucou, trop sympa ! Nous nous étions rapidement rencontrés, avec Dom et Patricia, à sur l'EuroNordicWalk dans le Vercors (voir Mon ENW, tout pour être heureux, une autre occasion de magnifiques rencontres). Nous nous sommes retrouvés lors de quelques rassemblements d'animateurs de la FSGT61 ou Patricia et Bernard m'ont gentiment invité dont un stage avec Gérard Bernabé (voir ma technique : des claques et declics), une des grandes figures parmi les coaches de marche nordique. Un marcheur FFA accueilli chez les marcheurs FSGT, nous formons une belle grande famille !
Patricia et Dom m'ont fait l'amitié de venir participer à la Viking NordicWalk & Trail organisée avec mon club dans notre contrée des boucles de Seine Normande.
Dom, qui a suivi mon évolution, me demande de lui faire une démonstration de ma nouvelle technique de marche. Dur dur après un marathon de 44 km. Je marche quand même quelques mètres… et reçoit les félicitations et la bénédiction de l'apôtre.
Allez, on se donne rendez-vous tout à l'heure au Casino qui nous offre une bière sur présentation du dossard. On s'appelle. Il faut que j'aille prendre une douche et recharger mon téléphone.
La gloire de Nordicpat
Passage par le ravito d'arrivée. Je retrouve le concurrent que je n'ai pas pu dépasser, venu en petite délégation avec son club de Troyes. Je lui raconte le mauvais tour que je voulais lui jouer. Il me félicite, "Bravo". Je n'ai pas le temps de lui retourner le complément (après tout il est arrivé devant moi), qu'il enchaîne : "Tu marches bien, c'est rare de voir ça".
Alors là !.. C'est quelque chose qui me fait vraiment plaisir, je prends, merci, et lui répond : "J'essaie ! Ça fait un moment que j'y travaille. D'ailleurs j'aime bien partager mes expériences dans un blog perso". Il me fixe, l'air interrogatif : "Tu ne serais pas Nordicpat" ? Ben oui. Il me présente à ses coéquipier(e)s, certaines connaissent aussi Nordicpat, il a fait rire l'une d'elles avec l'anecdote du final de sa dernière compétition. Je ne savais pas que Nordicpat avait une telle notoriété à Troyes.
Je ressors du petit studio que j'ai réservé, tout frais tout propre après la douche, direction le Casino avec les potes devant une bière. J'aurai la joie d'y retrouver Bernard Mingot et Ivan Raça (une autre grande figure de la marche nordique et du sport nature) et sa compagne Claire, locaux de l'étape. Ivan était aussi venu par chez moi avec Claire pour animer la Viking NordicWalk et Trail.
Le créatif Dom a immortalisé le moment à sa façon.
Avant de partir pour le Casino, sur le palier de l'immeuble, un couple sort de l'ascenseur. Lui porte le dossard du 42 km marche nordique. Tiens, c'est aussi écrit Patrice dessus. Forcément on discute un moment.
Le lendemain, on se retrouve au départ de la rando nordique de 12 km, où je me suis inscrit pour rentabiliser le déplacement et m'offrir une séance cool de décrassage. Forcément on part ensemble et on fait plus ample connaissance. Le monde de la marche nordique est petit : lui marche à Vernon, dans l'Eure, pas très loin de chez moi. On s'est déjà croisé sur plusieurs manifestations, sans jamais se rencontrer : l'EuronordicWalk, Lyons la forêt, la nocturne du Trail des 2 amants. On parle marche nordique, forcément, trail aussi (t'as vu la perf de Kilian Jornet sur l'UTMB ?). La discussion en vient à évoquer Nordicpat : encore un lecteur du blog !!! C'est fou, oui le monde nordique est vraiment petit.
Jetant un coup d'œil derrière, il constate que son épouse a pris du retard, "je lui ai promis de rester avec elle" me dit-il. Pas de souci je te laisse, on se retrouvera tout à l'heure. On est derrière, ce n'est pas un problème : pas de compétition, pas d'objectif ça fait du bien aussi. Je remets quand même un peu de cadence, juste pour me faire plaisir. Je remonte de petits groupes de marcheurs qui se sont égrenés sur le parcours en terminant par le même final avec la montée vers le château (on nous a fait grâce de celle d'avant). Je prends le temps de prendre quelques photos (eh non je n'ai pas eu le temps hier). J'en avais fait plein aussi l'an dernier lors de mon marathon nordique touristique, où j'avais eu l'occasion de rencontrer une inconnue marcheuse nordique… qui connaissait, elle, Nordicpat. Encore !!! Je vais finir par attraper la grosse tête.
Rencontre, avec Carole cette fois, de l'office de tourisme, que j'avais aussi croisée sur "La Viking". Cette fois c'est elle qui était mobilisée dans l'équipe de bénévoles. C'est presque fini pour eux, on peut prendre le temps de discuter tranquillement et prendre la photo finisher avec Davina, la cheville ouvrière de cette remarquable organisation. Je suis fier d'être si bien entouré.
Quelle ambiance parmi les bénévoles, ça fait plaisir à voir, de toute évidence ils ont pris du plaisir aussi.
Je ne suis pas fan des selfies et photos de moi, mais je ne peux résister à l'envie d'afficher celle, prise pas Dom à l'arrivée du marathon. Dom est un râleur mais aussi un poète à ses heures, un photographe qui dégaine plus vite que son ombre et finalement un mec sensible sous une carapace de gros dur. Il a su saisir un instant de bonheur dans cette image.
Peut-être certain(e)s reconnaitront-ils(elles) Nordicpat sur les chemins !? Dans ce cas, arrêtez le pour d'autres belles rencontres.
Et le classement ?
Ce n'était pas ma priorité, mais on ne va pas se mentir, un compétiteur ça regarde forcément le classement, même sans ambition de podium.
10ème avec un temps officiel de 5:58:45 sur 37 finishers.
Sans mon étourderie, j'aurais peut-être été 8ème. Je peux facilement évaluer avec la trace de mon parcours que j'ai perdu 4 à 5 mn et surtout la motivation et la niaque pour terminer au taquet à l'assaut du château de Bagnoles. Mais ça n'a aucune importance, je me satisfais largement de mon top 10, d'autant que je suppose que ce ne sont pas des rigolo(te)s qui se sont alignés sur ce marathon : du lourd dans le peloton certainement ! Non je n'ai pas dit des lourds, encore moins des lourdes.
"Ma philosophie" de marcheur nordique
Elle est empruntée au Dalaï-Lama que j'ai cité mais aussi à plein de penseurs occidentaux, antiques et modernes : Dans la vie, il y a des choses sur lesquelles on ne peut avoir aucune influence et d'autres sur lesquelles on peut agir. Ça ne sert à rien de se préoccuper des premières, autant concentrer ses pensées et ses actions sur les secondes.
En compétition, les performances des autres concurrents, je n'y peux rien. En revanche je peux travailler à m'améliorer ou faire en sorte de me maintenir le plus longtemps possible à mon meilleur niveau, en restant humble devant les années qui passent. Là, je mets le paquet. Voilà pourquoi ce qui m'intéresse n'est pas le classement mais l'atteinte de mes objectifs personnels, quantitatifs avec le chronomètre, et surtout qualitatifs que je mesure en doses de plaisir, dans la compétition et en dehors.
Pour le reste, les prévisions météo je n'y peux rien. Heureusement que je ne me suis pas lamenté pour ce qu'elles annonçaient ce week-end. Mais si je peux -modestement- apporter ma pierre à la promotion de cette extraordinaire pratique qu'est la marche nordique (dans TOUTES ses dimensions), je ne vais pas m'en priver.
C'est pas mal aussi comme philosophie... de vie, n'est-il pas ?
La récupération
Je vais m'octroyer (enfin essayer de me forcer) une quinzaine de jours de récupération avec une activité modérée. Ça fait partie intégrante d'un bon plan d'entrainement et c'est indispensable pour se régénérer.
Ça commence cette fin de week-end par un petit restau (un ouvert et pas complet ce dimanche soir à Bagnoles), je me suis donné le temps, ne reprenant la route que demain matin. Un apéritif ? me demande le serveur. Aller tiens pourquoi pas, le premier depuis longtemps. Qu'est-ce que je vous sers ? Euh... un Martini gin, carrément. Du vin un mangeant ? Ben oui : un Saint Nicolas de Bourgueil. Marcheur nordique addict oui, intégriste non.
Vive la vie !
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