Quand on est addict à la marche nordique, un arrêt prolongé est forcément un peu difficile à vivre. On peut être obligé de ranger ses bâtons parce qu'on a des contraintes d'emploi du temps ou d'autres priorités. Le plus courant c'est en raison de soucis de santé ou de blessure, ce qui m'est arrivé.
Que c'est bon de s'y remettre, mais cela nécessite quelques précautions.
Le plaisir de la reprise.
Il est d'autant plus grand que le manque a été important. Près d'un mois d'arrêt en ce qui me concerne, il y aurait eu de quoi provoquer une grosse frustration. Comme je l'ai rapporté dans ma newsletter de mars, d'autres activités et projets m'ont finalement permis de bien vivre ce break. Mais oui, que c'est bon de s'y remettre :
Retrouver les ami(e)s de marche, les chemins, la nature qui s'éveille en ce mois de mars, les sensations, respirer à pleins poumons, sentir son cœur battre à nouveau, c'est une "petite renaissance". Chouette je suis redevenu un quadrupède, j'avais un peu oublié la sensation de la poussée sur les bâtons.
Attention
La principale difficulté, le plus gros risque, c'est probablement l'impatience. J'ai en ai fait les frais en voulant recommencer trop vite. Alors que la blessure ne me gênait plus dans la vie quotidienne, j'ai voulu "tester" une semaine après l'arrêt. Très mauvaise idée : la douleur s'est réveillée aussitôt. Je ne sais toujours pas s'il s'agit d'une tendinite au tendon d'Achille ou une contracture musculaire en bas du mollet, la douleur était diffuse mais bien gênante. Du coup, impossible de "dérouler" le pied : j'ai eu bien du mal à rester au contact à l'arrière du groupe pour terminer la sortie. C'est dans ces conditions qu'on se rend compte de l'importance de la "qualité de pied" pour l'efficacité de la marche.
Cela m'a valu 3 semaines de repos supplémentaire et l'occasion de progresser… en sagesse : pour éviter une nouvelle récidive. Le bon plan, c'est donc bien de laisser le temps de récupération nécessaire, plutôt trop que pas assez !
Reprendre en douceur.
C'est relativement facile en marchant seul. J'ai recommencé très doucement, sans retrouver mes compagnons, en restant à l'écoute de ce que me racontaient mon talon et mon mollet. Ils ne se sont pas trop manifestés pendant les sorties de reprise. Ils m'ont quand même incité à la prudence, en se rappelant à mon bon souvenir à froid peu après. Un bon massage avec un anti-inflammatoire, et ils se sont calmés.
C'est un peu plus compliqué en groupe, en tous cas par moi. Sagesse, oui jusqu'à un certain point ! En marchant avec le groupe "rapide", ça démarre assez fort. Ce n'est pas grave, chacun peut marcher à son rythme, on se regroupe régulièrement. Mais l'esprit compétiteur a quand même tendance à revenir au galop. Je n'ai pas pu m'empêcher de pousser quelques pointes avec, malgré tout, la crainte du réveil de la blessure. J'avais le sentiment de marcher avec des "bâtons de Damoclès". Fort heureusement, ça tient !
En profiter pour essayer de progresser
Un arrêt prolongé, "ça se paie" immédiatement au niveau de la forme. Aucun souci lors de la reprise en marchant tranquillement mais c'est plus compliqué dès qu'il faut monter dans les tours. En particulier, les montées me semblent plus longues et plus raides que d'habitude, mon souffle se fait rapidement plus présent. Mais cela va de mieux en mieux après quelques sorties, la période de repos est même probablement bénéfique pour se régénérer et repartir sur de bonnes bases.
J'en profite aussi pour me concentrer sur la technique, surtout pour le travail des bras. Le break permet là aussi de repartir sur de bonnes bases en prenant de bonnes habitudes, pour ma part en accentuant la poussée vers l'arrière avec un bras plus droit.
C'est un peu comme si j'étais un nouveau marcheur nordique à l'écoute des recommandations de l'ancien.
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