Quel bonheur de se sentir bien, sans douleur, sans tension, sans blocage. Paradoxalement, c'est souvent en souffrant qu'on en prend conscience, comme s'il fallait un révélateur d'une situation qu'on considère comme normale quand on n'a aucun souci. C'est le constat que je viens de faire à la suite d'une petite blessure, sans gravité mais qui m'a tenu éloigné de mes sentiers de marcheur nordique pendant près de trois semaines.
Avoir du mal à faire quelques pas au quotidien, se sentir handicapé par un mollet qui ne ne demande qu'à rester au repos, voilà de quoi frustrer un marcheur nordique. Une douleur qui persiste quand on espérait qu'elle allait se faire oublier quelques jours après "l'accident", voilà de quoi déprimer si on se laisse aller à la morosité. Alors, mieux vaut positiver, de toute façon on n'y peut rien :
- Une période de repos, cela fait du bien pour se régénérer !
- Finalement, qu'est ce qu'une petite douleur de rien du tout par rapport à celles des personnes qui souffrent de blessures bien plus graves, de maladies ou de handicap ?
- Qu'est ce que ça va être bien au moment de reprendre les bâtons !
Finalement oui, une période de -petite- souffrance peut être bénéfique pour prendre conscience de la chance qu'on a d'être par ailleurs en bonne santé, en pleine forme, de pouvoir profiter pleinement du fonctionnement d'une mécanique qui ne pose pas de souci. De là à mettre des chaussures trop petites pour le plaisir de les enlever après la marche, c'est un pas que je ne franchirai pas quand même. En revanche," faire monter le cardio", par exemple pour gravir une grosse côte "à fond la caisse" ou lors de séances de fractionné, contribue à renforcer le sentiment de bien-être éprouvé après, quand on revient dans sa zone de confort. Oui, là on peut se dire : "qu'est-ce que je me sens bien" ! Un bien-être qui se prolonge d'ailleurs ensuite au quotidien (une fois les courbatures des débuts oubliées). Tout le contraire des "vielles douleurs" qui se réveillent par ci par en restant trop longtemps inactif.
A la suite d'une blessure, il faut être patient. Ce n'est pas la qualité première des passionnés (sauf de pêche à la ligne) : J'ai recommencé à marcher alors que mon mollet se rappelle encore un peu à mon bon souvenir. En le ménageant bien sûr : mollo avec le mollet dans les côtes, une marche en douceur facilitée par l'appui des bâtons, attentif aux racines et autres pièges du chemin. Une autre expérience dans ces conditions : un mollet "sensible" fait prendre conscience de son existence. Pour moi, le droit existe plus que le gauche en ce moment quand je marche. Mais tant que la sensibilité ne se transforme pas en douleur, ça va ! C'est un gros avantage de la marche nordique : courir se serait traduit par une rébellion immédiate du mollet convalescent dans les mêmes conditions.
Voilà probablement une différence essentielle entre blessures du corps et de l'esprit : les soins, le repos et la patience finissent par venir à bout des premières. Pour les deuxièmes, une activité intense -et le sport en particulier- peuvent contribuer à alléger la douleur "à chaud" mais les bleus à l'âme, eux, ne s'estompent jamais complètement.
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