Il y a des événements qui ne laissent pas indifférent, ça a été le cas pour moi lors de cette grande rencontre des passionné(e)s de marche nordique, pour la première fois en dehors de ses hauteurs habituelles du Vercors. Quitte à faire le déplacement à Megève, j'avais programmé de faire "la totale" : la nocturne de 10 km le vendredi soir, la compétition chronométrée du samedi matin et la rando de 24 km le dimanche. Sans oublier bien sûr les conférences, ateliers, rencontres sur "le village" animations... et le passage obligé par le stand des bières locales.
La marche nocturne
J'ai vraiment DETESTÉ la longue longue montée sur route avant d'atteindre, enfin, un chemin sympathique qui nous amène sur les hauteurs... et la longue longue descente, sur route aussi, qui nous a ramené au village. Moi qui suis venu pour faire de la marche nordique et dont la religion interdit le bitume, j'ai pris mes bâtons à la main pendant toute cette partie de la randonnée.
La sortie valait quand même la peine d'être vécue, une fois là-haut à la nuit tombée : J'ai ADORÉ la vue sur le petit lac après le ravito. Une ambiance un peu magique, accentuée par la lumière des frontales. Fort heureusement j'ai quand même passé un bon moment avec mes "compères du week-end", Isabelle Verdier et Jean-Marie Saint-Omer.
La compétition
Un parcours de 10 km et 320m de D+ constitué de 4 boucles : une grande descente et une grande montée pour chacune.
J'ai DETESTÉ de bout en bout :
Non pas à cause de la pluie battante qui ne nous a pas épargnée. Pas un souci pour un normand d'adoption et un cht'i d'origine.
Non pas à cause du froid, vite oublié dès que nous nous nous sommes élancés, mais qui est revenu à la charge après l'arrivée. Cela aurait pu être pire : la pluie a eu la bonne idée de s'arrêter quand je suis arrivé.
Non pas à cause de l'état de mes chaussures après les premiers hectomètres, elles ont l'habitude de la boue par chez moi.
Ni même à cause du chemin qui a fini par se transformer en petit torrent, il y a bien pire en cette période, dans les vallées alpines où des villages entiers ont été ravagés et dans toutes les régions submergées.
Non, non, j'ai DETESTÉ… à cause du parcours : La descente, sur un chemin caillouteux peu propice au planté du bâton. J'ai bien tenté de marcher le plus possible sur les côtés herbeux, mais cela devenait de plus en plus difficile avec le terrain spongieux. Au final, tout schuss y compris à travers les flaques !
J'ai surtout DETESTÉ la montée, en grande partie sur route. Moi qui ne sais pas marcher sur le bitume, j'ai vite "lâché l'affaire". Pas "dans le rouge" dans la descente, je ne m'y suis pas mis non plus dans la montée.
Mon objectif, comme à chacune des quelques compétitions auxquelles je participe de temps en temps était de bien marcher nordique. Eviter de prendre une pénalité tout en prenant du plaisir en donnant le maximum, sans chercher à me "faire mal" pour autant : aucune ambition au classement !
Tout faux à Megève : certes je n'ai pas pris de pénalité, mais j'aurais dû sur certains passages : là ça ressemble à du refus d'obstacle, n'importe quoi ! La montée sur le bitume ? J'y ai promené mes bâtons ! Griotte, rencontrée la veille, m'y a dépassé et laissé sur place.
Le plaisir ? Non il n'y était pas vraiment dans ces conditions. Seuls quelques passages permettant une gestuelle correcte m'ont fait renouer avec les belles sensations de la marche nordique. De mon humble point de vue de compétiteur occasionnel, ce n'était pas un parcours de "marche nordique" digne du Marche Nordique Tour.
Ma "perf", 7,5 km/h, est tout à fait anecdotique dans ces conditions.,
Fort heureusement, j'ai eu droit à de belles consolations à l'issue de la compétition : deux rayons de soleil pour illuminer l'issue de cette matinée bien grise :
L'honneur et la joie d'un bise avec Leslie Lejeune, première féminine comme d'habitude (3ème au scratch !) et championne de France maintenant. Chouette, une nouvelle bise après celle du championnat de France 2021 lors de mon premier ENW, dans le Vercors, où elle n'avait été "que" vice-championne".
Autre bon moment juste après la compétition. Sur un terrain de jeu plus propice et un ciel un peu plus clément, nous avons pu retravailler notre gestuelle avec Marie-Odile, bretonne du LAC rencontrée en Savoie, sous la houlette de son coach Jean-Marie et l'objectif d'Isabelle.
La randonnée du dimanche
Un peu plus de 24 km et 1 000 m de D+, 1400 m de D-. Là, j'ai ADORÉ de bout en bout !!!
Bon ok, ça piquait un peu pour le réveil TRES matinal imposé pour prendre la navette à 6h30. Ça piquait aussi avant le départ, par 5°. Arrivés tôt, nous attendions impatiemment l'échauffement proposé par les animateurs de la FFA et le lâcher du troupeau à 7h30.
Mais quelle splendeur ces paysages, sous le soleil qui a eu la bonne idée de nous rejoindre pour cette superbe journée.
Une première grimpette ininterrompue de 7 km, qui nous a amené à plus de 2000 m d'altitude, nous a vite réchauffé. Elle a été assistée par les rayons du soleil matinal qui ont rapidement provoqué la chute… de couches de vêtements.
Quelle splendeur tous ces paysages à couper le souffle ! J'ai dû me faire violence pour éviter de m'arrêter trop souvent, non pas pour le reprendre, mon souffle, mais pour immortaliser ces moments en prenant des photos de façon compulsive.
Nous avons eu la chance de pouvoir admirer le Mont Blanc, totalement dégagé dans la première partie de la randonnée, nimbé dans les nuages sur la fin de parcours. Grandiose et magnifique ! La variété des chemins et des paysages m'a vite fait oublier la déception de la veille.
De bons moments passés aussi grâce aux ami(e)s nordiques que j'ai eu le plaisir de retrouver sur ces chemins (Léonilda, Jacky) ou rencontrer enfin hors des réseaux (Julie, Claude) et bien d'autres dont le nom m'échappe… Comme souvent, je suis aussi entré par moment "dans ma bulle". Plus rien ne compte alors que le plaisir des sensations éprouvées. Cela m'a valu une erreur de parcours qui aurait pu m'amener je ne sais où. Heureusement, Jacky et Claude, qui m'ont aperçu de loin aller tout droit alors qu'il fallait bifurquer à droite, se sont égosillés pour me ramener dans le droit chemin.
Au plaisir des yeux et des sensations corporelles, s'est ajouté celui des oreilles grâce au passage d'un long troupeau de vaches montant dans les alpages au rythme de leur cloches. Certaines étaient très intéressées par le ravitaillement où j'ai pris le temps de les regarder passer. Des bénévoles ont dû faire barrage de leur corps pour éviter que certaines n'en profitent, elles aussi.
Les animations et les rencontres
Évidemment elles font partie de l'intérêt d'un tel rassemblement, malgré la grisaille qui s'est invitée pour la fête.
Il est malheureusement impossible de participer à toutes les animations, conférences et ateliers proposés.
Je ne pouvais pas manquer celui de mon ami Jean-Marie Saint-Omer malgré la petite bruine (Posture et mobilité / Visualisation et ancrage), une mise en pratique de ses exercices présentés dans sa masterclass du site Pratique Marche Nordique d'Isabelle Verdier
Beaucoup d'intérêt aussi à revoir en live la masterclass de Jean-Pierre Guilloteau, les "secrets d'une poussée efficace sur les bâtons" : des évidences selon ses dires… et une vraie révélation quant à la cinématique de la main et des bâtons !
Lors de son deuxième sujet sur la présentation des bâtons courbes Monarc, dont il est l'ambassadeur, Jean-Pierre m'a presque convaincu d'en faire l'acquisition. Moi qui n'avais pas été enthousiasmé par un rapide essai sur la plage de Deauville un an plus tôt, à l'occasion de "La Normandique", j'ai compris qu'il fallait adopter quelques subtilités pour éviter la sensation désagréable des poignets qui "vrillent" lors de la poussée.
Je suis aussitôt parti rejoindre Christian Pelèse, le concepteur des Monarc, pour un essai un peu plus sérieux devant son stand. Avec ses conseils et beaucoup d'application, j'ai commencé à maîtriser un peu mieux "la bête", pas encore suffisamment pour être totalement convaincu bien qu'ayant commencé à ressentir le réel effet positif pour la propulsion vers l'avant. Christian m'a gentiment proposé de m'en prêter une paire pour la rando du lendemain. Après moulte réflexion et un dernier échange avec Christian et Jean-Pierre, les 1 400 m de dénivelé négatif au programme m'ont convaincu de ne pas faire d'infidélité à mes bâtons classiques dans ces conditions. Une prochaine fois peut-être !?
Que de rencontres et d'échanges pendant ce week-end avec autant de passionné(e)s, certain(e)s que j'ai eu grand plaisir à retrouver pour l'occasion, beaucoup côtoyés sur les réseaux, avec qui nous avons ainsi pu échanger de vive voix, et parler… marche nordique évidemment. Échanges tout à long du week-end et aussi autour de pizzas et d'une bonne bouteille à l'issue du défilé des régions, dans l'un des rares restau au tarif raisonnable de Megève, avec celles et ceux qui, comme moi, s'y sont pris trop tard tard pour réserver une place au diner festif du samedi soir.
Je ne peux citer tout le monde, de peur d'en oublier. Mention quand même pour mon pote Carmelo, l'incontournable San Antonio des réseaux et bénévole sur le stand ADPS pour l'occasion. Il était déjà sur le bord de la route, le jeudi soir à l'entrée de Megève, lors de notre arrivée à l'issue d'une journée de covoiturage avec Jean-Marie, pour ce beau week-end prolongé qui, au final valait vraiment le coup d'être vécu.
De belles Rencontres, de beaux partages, que du BONHEUR ... MERCI à Toi mon ami Nordic Pat de ton récit agréablement vécu, avec le PLAISIR de l'avoir apprécié ensemble et avec Tous.
Oui, de très bons souvenirs de ce week-end. Les rencontres, les échanges. Tout est dit dans ce reportage. Merci Patrice. Merci à Isabelle. Merci à Marie Odile. Merci à toutes les personnes rencontrées. Ce reportage donne envie de rempiler l'an prochain à Albi....