Toute occasion est bonne à prendre. J'ai eu l'occasion de prendre conscience de l'existence de mon gros orteil en marchant… en ville. Ce n'est pas l'endroit de mon corps auquel je pense le plus quand je marche nordique, et pourtant sa fonction m'est apparue bien utile pour l'efficacité de la marche.
J'ai été récemment amené à faire quelques kilomètres (sans mes bâtons) sur des trottoirs urbains. Paradoxalement, alors que j'enchaîne régulièrement de nombreux kilomètres en nature, je viens de me rendre compte qu'il m'arrive rarement de marcher plus d'un quart d'heure en ville dans la vie courante. L'occasion m'en a été donnée en déposant ma voiture pour une révision et en décidant d'en profiter pour faire une course en centre-ville, à 3 km à peu près. Trop bête de prendre un transport en commun, j'y vais à pied ! Une bonne heure de marche donc, aller-retour. J'ai des chaussures de ville très moches mais confortables et finalement bien adaptées à une marche tonique à défaut d'être nordique. Et là... j'éprouve une sensation, inconnue sur mes chemins de marcheur nordique : la pression du gros orteil sur le bitume. Je m'en amuse et en profite pour penser au déroulé du pied. Aïe, peut-être bien que là, la passion devient obsessionnelle !?. En tout cas, je sens bien la contribution de mes gros orteils à l'efficacité de la marche, grâce à un appui plus ferme sur le trottoir, peut-être aussi à une chaussure différente.
J'y ai repensé lors de la sortie suivante et il est vrai que la conscience de mon gros orteil m'est apparue moins évidente sur les chemins plus souples. Il joue pourtant au rôle toujours aussi important.
Je l'ai quand même vérifié sur une portion de route forestière (en général, quand je dois absolument en emprunter une pour rejoindre un chemin, je marche à côté dès que c'est possible). Là, je suis resté au bord, sur le bitume, en plantant un seul bâton dans l'herbe du bas-côté. C'est un excellent éducatif pour ressentir l'effet de la poussée sur le bâton. On y perçoit bien aussi le rôle du gros orteil, sur la fin du déroulé du pied. Pour exagérer le mouvement, je monte bien sur l'avant pied de devant, puis je commence à pousser du côté opposé après un micro-temps d'arrêt et je termine en poussant avec les orteils (c'est surtout le gros qui bosse !). Bon, ça donne une démarche un peu bizarre, mais heureusement il n'y avait personne pour me voir.
A essayer si vous ne l'avez jamais fait, en alternant de chaque côté de la route. Après cela, vous ne regarderez plus vos gros orteils de la même façon.
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