La marche nordique a ceci de spécifique qu’elle peut être, selon la façon dont on l’envisage, un sport santé, un sport (ou pas !?) loisir -ou plaisir- ou encore un « vrai sport » de compétiteur. Depuis les participants à des séances de sport adapté (en rémission de cancer par exemple) jusqu’aux sélectionnés « aux France » de marche nordique, le profil des pratiquants est divers, leurs objectifs et motivations bien spécifiques et leurs modes de pratique très différents.
La marche nordique présente le gros avantage d’être accessible à toutes et à tous, avec une pratique « tranquille » ou à intensité modérée et aussi donner satisfaction à ceux qui souhaitent « activer la chaudière ». C’est sans doute une des raisons de l’engouement pour cette discipline multi-facettes.
On peut toutefois retrouver, le plus souvent, une constante :
Le gout de l’effort pour se sentir « vivant », pendant et après une belle séance, en pleine possession de ses moyens. Et dans la durée : pour le plaisir, se sentir bien dans sa tête et dans son corps et maintenir ou améliorer sa condition physique.
Et, parfois aussi, la volonté de se dépasser.
Se dépasser -légèrement- pour faire « un peu mieux qu’avant » : marcher plus longtemps, plus vite, passer plus facilement les grosses montées…
Se dépasser pour vaincre la maladie ou un mal-être.
Se dépasser pour un objectif ou défi personnel : participer à une première compétition, viser un podium -ou un classement honorable- sur une prochaine épreuve, terminer une marche longue distance voire un « ultra »…
Se dépasser pour changer, en profondeur.
Je pense souvent à l’exemple remarquable d’une marcheuse qui a rejoint notre club.
Elle est arrivée, sans antécédent sportif, avec un surpoids très marqué. Ses premiers pas ont été une véritable « galère » pour elle malgré la bienveillance du groupe. Elle « croyait mourir », pour reprendre ses termes, à chacune de ses sorties. Elle les terminait « à la ramasse », épuisée malgré les pauses, l’accompagnement, les conseils et les encouragements des compagnons de marche qui se relayaient à ses côtés. C’est en puisant au plus profond d’elle qu’elle trouvait la motivation pour revenir à chacune des deux séances hebdomadaires, parfois la boule au ventre, surtout quand la sortie annoncée devait se dérouler sur un parcours très vallonné. Mais elle revenait !
Quel plus bel exemple de dépassement ?
Au fil des séances, l’effort lui est apparu moins intense, les sorties moins difficiles. Sa condition physique s’est améliorée, des kilos et des centimètres de tour de taille sont restés sur les chemins. Son état d’esprit a aussi évolué, passant de l’acceptation d’une « galère personnellement imposée », à un effort raisonnablement acceptable et enfin au plaisir de retrouver le groupe semaine après semaine. Après avoir passé beaucoup de temps à l’arrière du « peloton » (au début, loin derrière !), elle s’est progressivement intégrée en son sein, puis même à l’avant.
Après quelques mois de persévérance, de pugnacité, de volonté, elle s’est véritablement métamorphosée. Avec 25 kg de moins, une silhouette transfigurée grâce aussi à la même détermination dans un programme diététique, une condition physique sans commune mesure avec celle qui la limitait quelques mois plus tôt, un mental d’acier, un humour et une autodérision qui la caractérisent… elle est restée la même personne, mais bien différente !
Outre le fait de prendre -enfin- du plaisir aux sorties, un juge de paix lui a permis de mesurer la transformation de ses capacités : sa première compétition, « pour voir ». Elle qui n’est pas une compétitrice et n’a pas l’intention de le devenir (quoi que !?), elle s’est surprise à effectuer sa première « compèt » à 7,2 km/h de moyenne, sur un parcours de 11km pourtant très exigeant avec un dénivelé conséquent. Elle n’aurait jamais imaginé pourvoir marcher un jour aussi vite aussi longtemps !
Au delà de la satisfaction de la « performance » j’imagine que c’est la mesure du chemin parcouru qui est pour elle la plus grande source de -légitime- fierté et le bien-être maintenant ressenti au quotidien la plus belle récompense des efforts accomplis.
Chapeau bas Valérie !
Se sentir bien dans son corps, mesurer de réels progrès, gagner en « estime de soi » en repoussant ses limites, gravir "son Everest" que peut-on rêver de mieux ?
Puisse la marche nordique apporter autant de satisfaction et de bienfaits à celles et ceux qui persévèrent, se donnent et réalisent des défis, quels qu’ils soient, petits ou grands. Et à toutes et tous, qui prennent tout simplement du plaisir sur leurs chemins !
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